Sophie : La coureuse qui voulait ralentir les effets du temps
Lorsque j’ai croisé Sophie pour la première fois, nous étions tous les deux de passage à la clinique. Elle, pour une future augmentation mammaire, moi pour repérer les lieux avec notre photographe. J’étais loin de penser à ce moment que toute l’équipe se retrouverait à son domicile quelques semaines plus tard.
C’est donc par une belle journée de printemps que nous avons pris la direction du Mont-Tremblant afin de rencontrer Sophie. Après quelques heures de route, nous sommes finalement arrivés à destination et, après nous être engagés dans une courte allée, nous avons stationné notre voiture devant sa charmante maison située au cœur d’un petit boisé.
À peine descendus du véhicule, nous sommes accueillis par Sophie et ses deux chiens. Le sourire aux lèvres, elle nous invite à entrer chez elle. Dès les premiers instants, nous sommes charmés par sa candeur et la vivacité de sa personnalité. Sans plus de préambules, elle nous invite à passer dans la cuisine où elle nous offre des rafraîchissements. C’est sans doute une déformation professionnelle, car Sophie est hôtesse dans un grand restaurant de la région! Une fois que nous sommes bien installés, l’entrevue avec elle débute.
Au fil de notre discussion, je découvre que Sophie est une femme simple et qu’elle adore la course à pied. D’ailleurs, en ce moment, elle suit un entraînement intensif avec son idole de toujours : l’Iron Woman Myriam Côté. Son but : compléter son premier demi-marathon à vie, un parcours qu’elle compte effectuer en moins de deux heures.
Pour réaliser son rêve, Sophie s’entraîne donc en moyenne 7 heures par semaine. Malheureusement pour elle, sa détermination lui joue parfois des tours. Elle me raconte que, il y a deux ans, elle a été contrainte de cesser son entraînement après s’être sérieusement blessée à la jambe lors d’une pratique. À cette époque, Sophie était si motivée par sa réussite sportive qu’elle avait refusé de porter attention aux signaux d’alarme que son corps lui envoyait, un entêtement qui s’est finalement répercuté en une fracture de la jambe. Pendant plus de six mois, Sophie a donc été forcée à l’inaction, incapable de travailler et de laisser libre cours à sa passion. C’est à ce moment que son ancien projet de chirurgie revient la hanter, plus fort que jamais!
C’est que Sophie rêve depuis maintenant neuf ans d’avoir une poitrine qui correspond à ses attentes. Depuis sa grossesse, elle n’est plus satisfaite par l’apparence de sa poitrine : son corps ne réagit pas comme elle le voudrait face aux prises et aux pertes de poids successives. En plus d’être déterminée, Sophie est exigeante avec elle-même et, depuis fort longtemps, elle possède ses propres standards. À cette époque, elle planifie donc une rencontre avec un chirurgien qu’elle refuse d’identifier. La consultation est un désastre : le professionnel la décourage de poursuivre son projet de rêve parce qu’elle est supposément trop vieille, parce qu’elle est trop enveloppée et parce qu’il sent, malgré les dénégations de Sophie, que les attentes de sa cliente sont irréalistes. Cette rencontre aura un effet non négligeable sur sa confiance et, encore aujourd’hui, Sophie reste amère face au manque de compréhension du chirurgien. Jamais ce dernier n’aura pris le temps nécessaire pour apprendre à la connaître, ce qui fait qu’elle a l’impression que, au final, son diagnostic n’aura reposé que sur des impressions personnelles, impressions d’autant plus blessantes qu’erronées.
Heureusement, la vie fait souvent bien les choses! Récemment, une bonne amie de Sophie décide de subir une chirurgie mammaire et elle fait appel au docteur du Centre de Chirurgie de Maisonneuve pour réaliser son intervention. Cette dernière, au détour d’une conversation, lui fait part de sa grande satisfaction et elle vante si bien l’habileté du chirurgien que Sophie met ses vieilles craintes de côté. Comme toujours, sa détermination et sa force de caractère prennent le dessus sur ses peurs et elle décide de prendre rendez-vous pour une consultation initiale.
Le Jour J, elle se dirige vers la clinique qui se trouve à quelques heures de chez elle. Sophie est désorientée et apeurée à la fois : elle appréhende cette rencontre. Mais dès les premiers instants, le docteur la met en confiance. Au fil d’un entretien d’une durée de une heure, Sophie découvre un professionnel doté d’une grande gentillesse. Il l’écoute avec respect et ce qui semblait impossible pour l’autre chirurgien est pour le docteur facilement réalisable. Libérée, Sophie décide de confier son corps à ses bons soins.
Lors de notre entretien, Sophie m’avoue être un peu craintive face à l’opération prévue pour la semaine suivante. Ce qui lui fait le plus peur, c’est surtout la sédation, mais elle sait qu’elle fait affaire avec une équipe de professionnels grandement expérimentés.
Au moment de la quitter, Sophie nous prévient : « Je suis une fille authentique! Ne me faites pas dire des choses dans votre blogue pour faire une belle histoire! Moi, tout ce que je désire, c’est de ralentir les effets du temps. Je n’ai rien contre les Kardashian de ce monde ; chaque femme fait ce qu’elle désire de son corps, mais, moi, je ne cherche pas à être un sexe-symbole… Tout ce que je veux, c’est demeurer authentique! »
Sophie, maintenant que l’on te connaît un peu plus, on sait que rien ne peut faire de l’ombre à ton authenticité.